Mathilde Ulmer

Mathilde UlmerMathilde Ulmer – Le château de sable

CHRISTINE : Hmm. En fait, tout comme l’an passé, Mathilde Ulmer est toujours comédienne et a toujours trop d’imagination. Oui, rien ne s’est arrangé. (Si vous saviez.) Elle est toujours très nombreuse à l’intérieur, encore plus dérangée, et tous ses personnages, là, il faut que ça sorte sur le papier, là ! Alors elle écrit. Depuis le CP et les lettres bâtons sur les cahiers. Partout. Sur les nappes en papier des restaurants, au coin des pages, sur les murs, ses propres mains, les autres… Sur des notes d’Iphone et des notes de notes d’Iphone, en cas de crise. (C’est souvent la crise.)

Ça sort du secret depuis l’ENSAD (l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier) dirigé par Ariel Garcia Valdès, pour ses camarades acteurs. La 1ère fois qu’elle écrit sur un ordinateur ! (Quand-même.) Avec, TROIS P’TITS PLATS triptyque gustatif en 2010, LES BÊTISES commande de la compagnie In.cO sur Saint Nicolas en 2009, LE SUCRE ET LE SEL pour le 3ème tour de l’ENSATT en 2011, les ÉPOPÉES LOUFOQUES en 2013 pour le PTIB (Petit Théâtre de l’Imaginarium Breton), et récemment, là, maintenant, avec un conte sur les violences conjugales, qui s’appelle LE CHÂTEAU DE SABLE.

Moi, je suis Christine, assistante sociale, je m’appelle Christine, et comme il faut tout faire parce que c’est un petit projet avec un petit budget, je suis la narratrice. C’est une commande, hmm, je précise, de la Compagnie du Mauvais Genre (qui travaille sur le genre. Vous savez, tous ces trucs ancrés de chez ancrés, le bleu c’est pour les garçons, le rose c’est pour les filles, le foot c’est pour les garçons, la danse c’est pour les filles, et cetera et cetera…). C’est à l’attention des moyens, hmm, c’est à dire les 8-10 ans, ça se dit les moyens, et aussi à l’attention des grands, parce que comme c’est un peu violent (les violences), c’est aussi pour les grands, c’est-à-dire les 10-12 ans. Ça se jouera dans des salles de classe. Et aussi dans des théâtres, enfin, si y a des sous. Sous ?

Oh, 10 cents par terre. C’est à qui ? C’est à moi ! Hmm, je vous laisse, le facteur vient de passer, et avec Mathilde on attend des nouvelles de plusieurs maisons d’éditions, et des belles. A + (j’aime bien dire +, c’est positif) !

Signé : Christine, assistante sociale, narratrice du Château de sable.

Le château de sable

CHRISTINE : Hmm. Il était une fois une pluie de larmes, qui traversait tout même les maisons, même les gens, et qui faisait fondre leur cœur. Et puis moi. L’assistante sociale. Christine. Je m’appelle Christine. Je ne sais pas pourquoi, mais quand il pleut des larmes, c’est comme ça, c’est moi qu’on envoie. Hmm. Attention aux éclaboussures, c’est très dangereux. Surtout pour le cœur. Hmm. Dans cette histoire, sous la pluie de larmes, il y a une maison. Une magnifique maison, un château même en fait. « Le château de sable ». C’était le nom du château. Et dans ce château de sable qui en fait est un vrai château il y a un papa, une maman et un enfant. Est-ce que c’est une fille est-ce que c’est un garçon ? On ne m’a pas donné de détails alors c’est à vous de voir. Il y a aussi une fée et une sorcière mais en fait c’est la mère qui est tour à tour la fée et la sorcière. Hmm. C’est une histoire noire. J’espère que personne n’a peur du noir. Bon voilà. Je vous le dis, ça va mal. Pierre le papa. Il s’appelle Pierre, le papa. Ça va très mal. Au lieu de partir à sa banque le matin, et c’est même le directeur, il s’en va dans la forêt. Tôt le matin, aux aurores, il se lève avant le soleil et il hurle. Comme les loups. Et ça fait peur. Et c’est dangereux. Qui a lancé cette hache ? Hmm. Vous avez vu ? Comme c’est risqué… Plus personne n’est en sécurité. Et il n’y a même pas d’issue de secours on dirait. Un, deux, trois, je disparais.