
©Sophie Samson
Un genre de bio : Amélie BERGERON
Écrire, aujourd’hui et ici. Pour le temps que ça me donne. Celui de sentir et de réfléchir. De laisser venir les idées. De les garder ou pas. De les remettre en question. De les reformuler. Pour me laisser surprendre par les mots qui me viennent et aussi avoir le temps de les rattraper parfois. Pour garder un peu de distance entre moi et certaines idées. Et certaines émotions. Par moments, pour me donner une chance de mieux faire la part des choses. Pour garder une trace du chemin parcouru. Une trace du chemin qui peut me ramener à mon point de départ, pour ne pas trop me perdre.
Écrire à cause de nous autres. Parce qu’on est tout en contradictions. Qu’on pense savoir, qu’on pense connaître. Parce qu’on se trouve souvent mieux que les autres. Qu’on a donc toutes les solutions à tous les problèmes… À ceux des autres. Parce que «moi, mes affaires, c’est pas pareil. Tu peux pas comprendre». Parce qu’on se pense à part, différents, mais qu’on veut pas vraiment l’être. Parce qu’on trouve les autres caves, bouchés. «Si seulement le monde pouvait comprendre, y en aurait pu de problèmes.» Parce qu’on exagère souvent. Parce qu’on manque de recul. Qu’on pense avoir raison, car «ce sont les autres ont tort». Mais sait-on seulement ce qu’il est en train de dire, l’autre? Ou on s’en est fait une idée à peu près sur ce qu’on en sait et on pense ne pas avoir besoin d’en entendre davantage? Et quand on s’exprime, prenons-nous le temps de bien le faire? Et je ne parle pas uniquement de la qualité de la langue, mais d’une expression qui serait la nôtre. On s’exprime haut et fort, plus que jamais, avec tout ce que ça implique. Et on ne réfléchit pas toujours ben loin avant de parler… Ou d’écrire. Remarque, ça peut parfois être une bonne chose aussi, de ne pas trop réfléchir… À réfléchir.
Nos enfants
Cet extrait d’un texte en chantier, c’est la voix d’un enfant qui se demande ce que ça veut encore dire aujourd’hui : avoir des enfants. Qui se pose des questions sur sa raison d’être, sur le pourquoi on l’a voulu, sur le pourquoi lui-même pourrait un jour vouloir avoir des enfants. C’est un premier tableau d’une plus grande série qui donne la parole à plusieurs âges et à plusieurs statuts par rapport à l’«enfant», aux enfants qu’on a ou pas, ici et maintenant.