Aurianne Abecassis

Aurianne Abécassis

Aurianne Abécassis grandit en banlieue parisienne. A toujours l’impression d’être à côté. Cherche pourquoi ça ne tourne pas rond – à l’intérieur mais surtout en dehors d’elle – et comment ça tourne, et tout. Ne trouve pas. Cherche encore. Essaye de l’écrire, de poser tout ça à plat. De réfléchir et de faire réfléchir. Penser repenser le monde. Monumental et vertigineux et excitant.

Après un Master d’Etudes théâtrales, elle est formée en jeu au conservatoire de Bobigny, puis accompagnée dans son écriture à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (département d’écriture dramatique).

Elle écrit pour le théâtre, pour la marionnette, pour la radio. Aime partir en résidence d’écriture (Centre des Ecritures dramatiques de Wallonie-Bruxelles, La Chartreuse, Textes en l’air, Collège René Descartes de Tremblay-en-France…), écrire pour et avec des compagnies. Co-fonde le groupe d’auteurs ACMé – Appuyés Contre un Mur qui s’Ecroule – avec Marc-Antoine Cyr, Solenn Denis, Jérémie Fabre et Clémence Weill.

Encadre des ateliers d’écriture pour enfants, adolescents et adultes. Cumule les boulots alimentaires pour vivre et continuer à faire partie du monde, pas que celui du théâtre.

Finalise en ce moment la pièce Amir avant, le scénario Debout les solitudes, le docu-fiction radiophonique Amir avant co-écrit avec Judith Bordas. Entame l’écriture d’autres textes, pour que ça ne s’arrête pas, parce que le monde continue de lui donner du grain à moudre.

Amir avant

Amir avant est un diptyque.

D’abord il y a la pièce de théâtre, entamée dans le cadre de ma résidence d’écriture à Textes en l’air (Saint-Antoine-l’Abbaye).

Et il y a aussi le docu-fiction radiophonique, co-écrit avec Judith Bordas, qui part de la pièce de théâtre pour lui faire rencontrer le réel, le confronter à un territoire. Traiter les angles morts de la fiction, l’emmener ailleurs. Le docu-fiction et la pièce Amir avant se construisent dans un aller-retour permanent. Ce sont deux volets autonomes d’un projet commun, dont le point de départ est le même : Amir n’est plus là. Pour ceux qui restent, la vie doit continuer malgré tout.

Dans une ville de banlieue, un gros chantier vient de s’achever. Les habitants voient une entreprise qui a déménagé son siège depuis la capitale s’installer en grande pompe. De part et d’autre naissent des fantasmes : si les habitants de la ville se méfient de ces costumes-cravates qui envahissent leur territoire, les salariés qui ont accepté de suivre le déménagement craignent pour leur sécurité.

Shams, un jeune homme du quartier qui ne parvient pas à trouver un travail à la hauteur de ses diplômes, accepte un emploi de « médiateur » dans l’entreprise. Concrètement, il escorte les salariés depuis la gare jusqu’à leur bureau. A l’image du rapport séduction/répulsion entre Paris et sa banlieue, un maillage complexe de relations entre les salariés et Shams se met en place. Il rencontre Valérie, sa responsable, qui est de plus en plus attirée par ce jeune homme en qui elle voit un certain exotisme, et se lie d’amitié avec Simon, salarié envahi par une peur incontrôlée des arbres.

Petit à petit, la ville et l’entreprise sont contaminées par une absence : Amir, le petit frère de Shams, a maintenant disparu depuis plusieurs semaines. Où il est ? A-t-il pris la fuite d’un quotidien compliqué ? Lui est-il arrivé le pire ? Sa sœur Leïla reste en permanence dans l’appartement au cas où Amir reviendrait.

A mesure que les jours passent, Leïla se décide à sortir du foyer familial.

Dehors, une question plane en permanence sur la ville : où est Amir ?