# 1980 – naissance – ses parents ne sont pas mariés – il pensera longtemps qu’il est un bâtard (c’est ce qu’on lui dira plus tard à l’école) – sa mère lui donne son nom de famille à elle, pour être sûre d’avoir la garde en cas de séparation – son père choisit le prénom # 1985 – joue le soleil dans le spectacle de fin d’année de son école maternelle – la directrice de l’école conseille à ses parents de l’inscrire dans un cours de théâtre – son père s’y oppose : Le théâtre, c’est pour les pédés ! – une graine est plantée # 1986 – apprend à lire et à écrire – classe de madame Reynaud # 1991 – premier succès littéraire – le directeur de l’école primaire, monsieur Gennissel, lit sa rédaction en exemple aux élèves de sa classe – une deuxième graine est plantée # 1992 – début d’une adolescence longue et tourmentée # 1999 – intègre le CELSA de la Sorbonne – il veut devenir journaliste # 2000 – quitte le CELSA de la Sorbonne – il ne veut plus devenir journaliste – début de l’errance – il vit la nuit – il ne se forme ni au CNSAD, ni au TNS, ni à l’ENSATT et n’a donc rien à afficher dans la catégorie Excellence d’une formation supérieure comme garantie d’une qualité artistique – il fait l’acteur et en vit quelques années # 2009 – mort de la mère après une douloureuse maladie – Tu continues à vivre en moi, lui dit-il – la mère aimait ça – virage – voyages – Londres – Tel Aviv – Jérusalem – la Mère Rouge – BUCAREST – début de la quête de sens # 2010 – pose les bases d’une compagnie théâtrale franco-roumaine avec le metteur en scène Eugen Jebeleanu – la Compagnie 28 – il s’essaiera à tous les postes – administrateur – acteur – performeur – auteur de concept scénique – directeur artistique – cuisinier – 8 créations – 20 festivals – 30 artistes – il y apprendra à parler roumain – fera du voyage une habitude – trouvera un début de sens – les graines germent # 2014 – veut écrire pour le théâtre – Ogres – premier texte – il y aborde le sujet de l’homophobie aujourd’hui dans le monde – 28 scènes – 30 personnages – 14 destinations – premières pousses – lauréat Beaumarchais – lauréat CnT – une porte s’ouvre – le sens se précise # 2015 – ça bourgeonne – résidence à la Chartreuse – il débute l’écriture d’un nouveau texte sur le thème de l’obsolescence programmée – La neige est de plus en plus noire au Groenland – sélectionné par Texte En Cours – création d’un collectif d’auteurs avec ses camarades de résidence – lectures d’Ogres – Théâtre de l’Aquarium, Lundis en coulisse – Chartreuse, 8e Nuit de la Chartreuse – Maison des Auteurs de la SACD, mise en voix Eugen Jebeleanu – à nouveau la Chartreuse, Rencontres d’été 2015 du Festival d’Avignon – commande – les Ateliers théâtre intergénérationnel de la ville de Paris le sollicitent pour l’écriture d’un texte sur la diversité culturelle et générationnelle de la ville – création d’une nouvelle compagnie en France – la Compagnie des OGRES – la Roumanie est toujours là – il écrit d’ailleurs en ce moment dans le train, en pleine Transylvanie, entre Cluj et Sibiu – face à lui, Eugen Jebeleanu – apparu à Londres, dans un bar de Soho, un mois après la mort de la mère – il est là depuis le début du voyage – ils sont plongés dans Alice aux Pays des Merveilles – réécriture pour le Théâtre Gong de Sibiu – trouver la forme – laisser place à l’imaginaire – s’oublier – la première est dans 6 mois – s’oublier – il aimerait aussi écrire sur le harcèlement scolaire – adolescence tourmentée oblige – s’oublier – ce n’est pas de lui dont il parlera – il s’oublie – des mots simples sur des sujets difficiles – le sens est trouvé – 17h21– le train R2558 s’arrête à la station de Seica Mare – encore 57 minutes avant d’arriver à Sibiu.
Yann Verburgh – Le 27/03/2015 – Journée mondiale du Théâtre
La neige est de plus en plus noire au Groenland
La neige est de plus en plus noire au Groenland est un texte dramatique qui a pour thème l’obsolescence programmée. Carole, ingénieure chef-produit pour une grande marque d’électroménager, se voit obligée d’augmenter le taux de remplacement de son dernier prototype de machine à laver en diminuant sa durée de vie. Au même moment son mari, Sylvain, est confronté à « l’obsolescence » de son propre père, Paul, et son placement dans une maison de retraite. La perception déformée de Paul dans ce changement de vie radical nous fera voyager des décharges de déchets d’équipements électriques et électroniques du Ghana jusqu’au 6e Continent, au milieu du Pacifique.