Leila Mahi

Leila mahi

C’est après quatre ans de formation à la Scène sur Saône, école d’art dramatique à Lyon, durant lesquels j’ai pu découvrir, apprendre, essayer, affirmer, que je me lance dans l’écriture avec de nouvelles envies en tête.
Je travaille sur plusieurs projets aussi bien en tant que comédienne qu’auteur ou metteur en scène.

J’aime participer à des formes différentes pour expérimenter, réfléchir et inventer cette façon de faire du théâtre qui m’est propre. Trouver ma place. Lorsque j’écris un texte de théâtre, je pense d’abord aux acteurs qui lui donneront vie et à la part de liberté qu’ils pourront prendre.

Je cherche à faire de mes pièces “un terrain de jeu” pour comédiens.
Le théâtre est un art vivant, avant tout fait pour être dit, parlé. Je cherche donc à travailler mes mots en ce sens, afin de transmettre cette vie là. Trouver mon rythme, mon propre langage.

 

THOMAS

VENDREDI 5 MAI 2017 – 19H15 – BRASSERIE LE DÔME

Thomas est dans une salle de bain, il se lave les mains, se passe de l’eau sur le visage .

Il regarde longuement son reflet dans le miroir. Il inspire profondément. S’assied sur les toilettes.

Temps.

Il va pour sortir. La porte est bloquée.

Il secoue la poignée, pousse, tire. La porte ne s’ouvre pas.

Temps.

Il tente à nouveau d’ouvrir la porte, plus calmement. La porte ne s’ouvre pas.

Thomas- Chérie ? Eli ? Élisabeth ? T’es là ?

Temps.

Thomas- Chérie, si tu es rentrée, je-

Je suis bloqué- la porte de la salle de bain est bloquée.

Élisabeth ?

 

Note d’Autrice

J’ai à l’origine souhaité travailler sur ce qu’on ne voit pas. Ce vide, cet inconnu que l’esprit ne peut s’empêcher de remplir de chimères, d’idées et d’images.

Je me questionne sur notre peur du néant. Notre capacité à accepter de ne pas savoir. A gérer et digérer ce qu’on ne comprend pas?

Je choisis un point de vue fixe, un angle particulier afin de solliciter l’imagination du lecteur-spectateur, en donnant une place majeur au “hors champs”.

Je tente de faire naître le malaise, l’angoisse ou même le fanstasme à travers les dialogues entre les deux protagonistes : Thomas, que l’on voit, et sa femme, Elisabeth, que l’on entend, sans jamais la voir.

Pouvons nous nous attacher à ce personnage invisible? Pouvons nous le comprendre? Ou allons nous automatiquement nous ranger du côté de celui que nous pouvons identifier?

De quel côté de cette porte close préférons nous nous placer?

J’écris un texte de théâtre en pensant d’abord aux acteurs qui lui donneront vie et à la part de liberté qu’ils pourront prendre.

Je cherche à faire de mes pièces “un terrain de jeu” pour comédiens, en créant des personnages complexes et paradoxaux, en réfléchissant à des situations scèniques particulières.

Le théâtre est un art vivant, avant tout fait pour être dit, parlé. Je cherche donc à travailler mes mots en ce sens, afin de transmettre cette vie là. Trouver mon rythme, mon propre language.