LES AUTRICES ET AUTEURS DE LA SÉLECTION 2021
MATTHIEU DANDREAU
Metteur en scène né en 1984, il est titulaire d’un Master de Théâtre.
Il débute en tant qu’assistant auprès de grands metteurs en scène comme Krzysztof Warlikowski sur Phèdre(s) ou Ivo Van Hove sur Vu du pont.
En 2018, il fonde la compagnie ES3-THEATRE et il est sélectionné dans le cadre de la Carte Blanche aux jeunes compagnies de l’Espace Icare pour mettre en scène Dionysos.
En 2019, il est assistant à la mise en scène de Judith Depaule sur Murs de Fresnes et de Charles Berling sur Vivre sa vie. La même année, il crée FEMELLES au théâtre La Flèche – Spectacle sur les inégalités femmes-hommes qui tourne encore actuellement dans les lycées de France.
En 2021, il assiste Bertrand Mandico sur Conan la barbare et retrouve Ivo Van Hove à l’Odéon pour La ménagerie de verre.
Nostalgie du réconfort est son premier texte.
RAPHAËL GAUTIER
Raphaël Gautier est né en 1995 et vit à Lyon. Après des études d’histoire, il entre à l’ENS de Lyon dans le département d’Arts du spectacle – Dramaturgies. Sous la direction d’Olivier Neveux, il rédige un mémoire de recherche sur les oeuvres de Georg Büchner et de Heiner Müller. De 2017 à 2020, il est élève à l’ENSATT dans le département des écrivain-e-s dramaturges, sous la direction de Samuel Gallet, Enzo Cormann puis de Pauline Peyrade. En 2018, il signe La Grande Dépression, texte mis en espace au théâtre des Marronniers (Lyon 2), sous la direction de Sarah Delaby-Rochette et programmé en 2020 au théâtre Jules Julien (Toulouse) dans le cadre d’un temps fort sur les écritures. En 2019, le seul en scène Délit de Fuite est mis en voix par l’auteur à l’ENSATT et, en 2020, au festival de jeune création la Mascarade (Nogent l’Artaud). En 2019, il mène un projet de recherche artistique sur le thème de la nuit intitulé Nyx : ce laboratoire de danse-théâtre fut soutenu par Ramdam – Un Centre d’Art (Sainte-Foy-lès-Lyon) et lauréat du programme Création en cours. En 2020, sa pièce Da Capo est représentée, dans une mise en scène d’Olivier Maurin, au théâtre de l’Elysée (Lyon 7) et au théâtre des Célestins (Lyon 2), sélectionnée par le Prix Célest’1 – Grand Format. En 2021, il commence l’écriture de Les Oublieux-ses, qu’il mettra en scène au sein de la compagnie NYXs.
ALEXANDRE HORREARD
Après avoir travaillé comme ingénieur quelques années, Alexandre se tourne vers le théâtre. Il entre au cours Florent en 2016 où il suit l’enseignement de Laurent Charpentier, Jerzy Klezyk, Jérôme Robart et Antonia Malinova. Il s’intéresse en parallèle à la mise en scène et à l’écriture théâtrale. Pour sa fin d’études, il écrit et met en scène De grandes étendues d’eau.
En 2019, il assiste Volodia Serre sur une adaptation de La Fin de l’homme rouge de Svetlana Aleksievitch et écrit et met en scène la pièce Feu Rouge à Gare au théâtre et à la Comédie Nation. En 2020, il met en scène La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana au Bouffon théâtre à Paris et à l’Annexe à Romainville. En 2022 il assistera Laurent Charpentier pour la création de Frères et sœur de Philippe Minyana au Théâtre de la Ville.
Il écrit pour la scène en parallèle. Grand-duc, écrite pour Laurent Charpentier, a fait l’objet en juin 2021 d’une résidence au Studio des auteurs, grâce au soutien de Théâtre Ouvert – centre national des dramaturgies contemporaines et de la SACD. Sa pièce Utopie \ Viande, prévue pour une création en 2023, est lauréate du comité de lecture des E.A.T 2021 et du comité de lecture Le plongeoir.
VICTOR INISAN
Diplômé de l’École normale supérieure de Lyon en 2017 et de l’Université de Lille en 2021, Victor Inisan est dramaturge, metteur en scène, et créateur lumière. Après un stage au département d’écriture de l’ENSATT de 2015 à 2017, il écrit C’est moi Guy (sélection comité de lecture du CDN de Caen 2021) avant de débuter la pièce Papa congèle. Entre 2018 et 2020, Victor Inisan crée également ses propres spectacles au sein du Groupe Le Sycomore (Éclairage Public, Au revoir mon amour). Suite à une expérience d’assistanat lumières pour Comment s’en sortir sans sortir (mise en scène Frédérique Aït-Touati – création 2018), il travaille actuellement en tant qu’éclairagiste du spectacle Effondré.e.s (mise en scène. Julien Avril – création 2022). Ces dernières années, ses travaux ont notamment été présentés au Générateur (Gentilly), au Lyncéus Festival (Binic), au Théâtre de Vanves, au Festival Écarts (Paris), à Un Festival à Villerville, à l’École normale supérieure de Paris, au Silencio Club (Paris) et à Théâtres en Dracénie (Draguignan).
Parallèlement, Victor Inisan est docteur en arts et A.T.E.R à l’Université de Montpellier – Paul Valéry. Spécialisé en esthétique contemporaine, il est intervenu dans plusieurs événements en France et à l’international (Université de Padoue, Fondazione Cini, Université de Tartu) pour parler de la dramaturgie de la lumière ainsi que du cinéma de David Lynch. Il a également écrit pour des revues spécialisées et exerce en tant que critique de spectacle vivant depuis plusieurs années dans le journal I/O Gazette et le quotidien AOC.
THÉO PERRACHE
« En sortant de la faculté d’arts du spectacle de Lyon, je poursuis ma formation au Conservatoire de théâtre de Saint Etienne. Je travaille en parallèle avec la compagnie Le Souffleur de Verre en tant que service civique, comédien et assistant à la mise en scène sur Des hommes qui tombent de Marion Aubert mis en scène par Julien Rocha.
J’écris et mets en scène quatre projets dans le cadre de ma formation : Mami Wata’s ; Poissonnerie ; Vivarium et Carcasse. Dans mon écriture, je m’intéresse notamment à la pop culture et à la télévision. Je m’affaire à mettre de la fiction et de la magie dans le réel pour inventer les contes et les créatures d’aujourd’hui.
En 2019, je suis reçu au compagnonnage théâtre de Lyon (GEIQ). Je travaille entre autres avec le Collectif Bis ; Locus Solus ; Marie Pierre Besanger (cie Bottom Théâtre) sur Gretel et Hansel de Suzanne Lebeau ; Christian Duchange (cie L’Artifice) sur Comme si nous… L’assemblée des clairières de Simon Grangeat. »
MALOU RIVOALLAN
Malou s’est formée en tant que comédienne aux Conservatoire de Nantes et du Mans. En 2013, elle intègre la 3ème promotion de l’ESTBA, à Bordeaux, sous la direction de Catherine Marnas qui la met en scène dans Tristesse Animal Noir et Les comédies barbares. En 2015, elle part un mois à Buenos Aires pour la création El Syndrome, mis en scène par Sergio Boris. Elle intègre ensuite la troupe de l’AtelierCité au Théâtre de la Cité, à Toulouse. Elle joue dans les créations de Laurent Pelly (Les Oiseaux, Sur la Tête) et Sébastien Bournac (L’Eveil du printemps.) Depuis 2017, elle travaille auprès de l’auteur et metteur en scène Frédéric Sonntag (B.Traven, D’autres Mondes, L’horizon des évènements) ainsi qu’avec le compositeur Paul Levis avec qui elle anime des ateliers croisant Théâtre et Musique. Depuis 2020, elle travaille avec la compagnie L’Atelier de l’Orage en tant que compositeure et interprète. Pour le Collectif 12m2, elle est aussi créatrice sonore.
SAMAËLE STEINER
Écrivaine et éclairagiste. Suite à une Licence en Arts du spectacle, théâtre et suite aux spectacles menés avec de nombreuses compagnies et collectifs, tant du côté de l’écriture et la mise en scène que de celui de la lumière et la vidéo, elle entre à l’ENSATT dans le département lumière. Elle poursuit parallèlement son travail d’écriture. Deux recueils de poèmes sont publiés, Vie imaginaire de Maria Molina de Fuente Vaqueros (Ed. de l’Aigrette / avec des peintures de Lionel Soukaz) et Seul le bleu reste (Ed. Le Citron Gare / avec les estampes de Judith Bordas). Sa pièce Poème bleu a reçu le prix Jean-Jacques Lerrant (Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre). Elle est publiée aux Editions Théâtrales.
Aujourd’hui deux textes, encore inédits, sont en travaille, J’attends la foudre (cie La Timidité des Cîmes) et K-libre (collectif le lieu dit). J’attends la foudre est lauréat de la bourse Adami déclencheur et sélectionné par La Mine (Manufacture des Songes). K-libre a été sélectionné pour participer au dispositif Écriture Théâtrale en Chantier du CDN Poitou-Charente (édition 2020). Une première étape de travail a été mise en espace à Lyon lors du festival Nuits Nomades.
LES AUTRICE ET AUTEUR DE NAVEGACIO POETIC EURORÉGION
SARAH FOURAGE
Elle vient de l’ouest, d’un pays minier où paraît-il, les gens « parlent pointu ». Connait très bien la RN 23 qui relie Nantes et Angers. Depuis sa licence d’anglais LCE et sa formation à l’Ensatt à Lyon en tant que comédienne, elle descend petit à petit au sud pour s’installer à Montpellier. Elle écrit depuis le CM1-d’abord pour ses camarades de classe. Depuis une vingtaine d’années ses pièces sont représentées par des compagnies professionnelles telles que Machine Théâtre,- compagnonnage auteur/compagnie en 2009 pour Les Candidats- Délit de Façade-dont elle est autrice associée pendant 6 ans- la Fédération, le Groupe Décembre ; elle écrit également pour Les Grisettes, les Têtes de Bois, les Nuits partagées, la compagnie Concordance…Elle collabore avec différents artistes héraultais, comme au sein de la compagnie Rêves du 22 mars avec le poète Bruno Paternot. Son parcours d’actrice lui a donné la chance de travailler sous la direction de Dag Jeanneret, Christiane Hugel, Michel Rasine. Son parcours avec le metteur en scène et compositeur Jacques Rebotier, l’a sensibilisée à la poésie contemporaine et à l’entrelacs musique et langue. Ses textes Sans la langue, Perdu pas loin, et Vestiges (coécrit avec Eugène Durif et Lucie Depauw) sont édités respectivement chez Color Gang, Agapante et Compagnie, et Jacques André Editeur, en ouvrages collectifs. Sa pièce Affronter les ombres, autour de l’histoire d’enfants de Harkis à Lodève, est paru au printemps aux éditions l’Espace d’un Instant.
BRUNO PATERNOT
« Je suis tombé en écriture comme on tombe de sommeil. Enfant, j’ai grandi au milieu des arbres et de l’ennui. Alors, pour me désennuyer un peu, j’ai arraché une feuille de tilleul et j’ai commencé à écrire un petit texte (de la taille de la feuille), histoire de faire quelque chose. Et comme il me fallait un sujet, j’ai regardé les gens autour de moi et j’ai commencé à les raconter. Aujourd’hui, j’ai une ramette à remplir, alors je m’attelle à écrire des textes plus longs.
Comme je connais un peu les acteurs, j’ai très vite commencé à écrire pour eux, pour une voix extérieure plutôt que pour moi. J’ai très vite remplacé ma petite musique personnelle par les voix des autres. Tout en regardant mes personnages, je m’amuse à les faire parler, je leur invente une voix et un corps. Et j’écoute tout ce qu’ils peuvent me dire, juste pour voir à quel point ils sont fous.
Ce qui est bien avec l’écriture théâtrale, c’est qu’elle se fait en deux temps, comme une valse bancale. D’abord, on boit des bocks tout seul en écrivant dans son coin. Ensuite, on boit de la limonade avec les copains qui vont offrir le texte aux spectateurs.
Ça aussi c’est bien : l’écriture théâtrale est un premier cadeau pour les acteurs, qui en font eux-même cadeau, à leur tour, aux spectateurs. On n’arrête pas de se faire des bisous quand on écrit pour le théâtre.
J’écris surtout des histoires de famille. Parce que chez moi, une histoire d’amour ne remplirait pas une feuille de platane : « Au début ils s’aimaient. Puis elle partit faire sa vie ailleurs parce que c’était un gros con. Fin ». Alors que ton frère ou ta sœur, c’est pour au moins cinquante pages parce que tu peux pas faire autrement, t’es obligé d’aller jusqu’au bout de la pièce avec l’autre, tu peux pas trop fuir. C’est souvent des histoires de famille en guerre, c’est plus rigolo quand c’est la guerre. On peut plus se moquer des gens qui font la guerre, surtout quand ils la font pour des petits chiffons du quotidien.
Mais dans la vie, ne vous inquiétez pas, je m’entends très bien avec mon frère. Et je fuis tout le temps, parce qu’on n’est pas sérieux quand on a vingt-neuf ans.
Et je suis bien content qu’aujourd’hui un de mes textes jamais lu soit défloré dans un café éclatant et tapageur. »