Le mardi 22 novembre 2022 à 19h30
Hangar Théâtre/ENSAD
Ouverture de la 10ième édition du festival Texte En Cours
Dispersé·e·s d’Evelyne Torroglosa
Dispersé.e.s est l’histoire d’une femme, Sara, qui est comptable dans une entreprise. L’histoire de Sara c’est à la fois une photo sur des sites de rencontre et un profil digital qui vaut deux euros à chaque clic. Sara est aussi une femme qui aime les répliques de film et le monde aquatique. Une femme qui s’élance à contre-courant et devient un cri. Elle est le blizzard qui parle aux morts et pleure les vivants. Elle est la pythie qui hurle face à la tempête et se disperse en écume. Sara est la femme dispersée aux vents, assoiffée d’amour. Enragée, elle embrasse les lames de fonds des océans qui se jettent sur nous.
Constitué d’ellipses, le texte Dispersé.e.s se concentre sur quatre journées. Ces quatre jours de la vie de Sara se déroulent de façon cyclique, avec des personnages qui réapparaissent à chaque nouveau jour comme dans le tournoiement d’un cyclone. Elle est entourée d’un ouvrier des travaux publics, de son amie Nathalie, des collègues de bureau – de Vincent…
Des invisibles. Des sensibilités transparentes. Des minorités aux chants étouffés. Ces personnages s’enfoncent, invisibles, dans un sable mouvant social.
Sara circule parmi ces « sardines » (comme elle aime nommer les gens dans la rue) avec une solitude qui lui pèse et la noie dans son océan de vie. Ce n’est pourtant pas ce mal être qui nous interpelle, mais plutôt sa poésie, ses vibrations, son humour et sa perception singulière du monde.
En partage son quotidien qui se résume à son tramway, son bureau, ses rendez-vous et ses nuits seules. Au matin la ritournelle reprend, tramway, travail, rencontres et solitude.
Un jour, un premier imprévu entre dans la vie de Sara : un téléphone oublié sur son siège de tramway sonne. Elle le récupère et côtoie, par les messages qu’elle y lit, la vie de Vincent. Vincent a disparu. Ses amis le cherchent et échangent ensemble sur les réseaux sociaux.
Comme on pourrait épier à travers la serrure d’une porte fermée, Sara lit avidement les discussions. Qui est Vincent ?
À cela s’ajoute d’autres imprévus étranges, tels qu’une route éventrée, un réseau électrique perturbé… Au fil des jours, le cycle quotidien commence à dérailler. Durant les scènes on peut voir s’insinuer peu à peu, par les fissures d’un mur ou par les tuiles qui tombent, un vent terrible et menaçant.
On perçoit la terre gronder et les océans s’agiter. En suivant la vie de Sara, on assiste peu à peu à l’annonce d’une fin du monde que personne n’ose voir. « La vie commence à se révolter quand on en abuse » disait Wilhelm Reich dans Écoute petit Homme. C’est effectivement le cas. Le monde se révolte contre l’Humanité.
Les rues s’effondrent, les pannes d’électricité deviennent incessantes et les oiseaux tombent du ciel dans la plus grande indifférence.
Les tempêtes intérieures de Sara sont aussi violentes que les tempêtes du monde. Dans ce décor chaotique, la fuite en avant de Sara est un élan de vie, dépassant toutes les conceptions de relations sociales et humaines. Elle décloisonne et démembre les injonctions sociales afin de vivre selon l’exigence que nous réclame la vie.
J’attends la prochaine guerre d’Alexandre Santos
J’attends la prochaine guerre est une pièce biographique explorant le parcours du photographe Oliviero Toscani, en particulier sa collaboration avec l’entreprise Benetton pour laquelle il va concevoir des campagnes aussi célèbres que provocantes s’emparant des faits sociaux (SIDA, guerre de Bosnie, racisme) à grand coup d’images-choc. Tragi-comédie d’une crise de la vérité, farce de l’ambiguïté de l’engagement, le texte travaille une question essentielle : celle du désir de sens et de la possibilité de son intégrité dans un monde qui semble pourri par une mascarade de tous côtés.
Équipe de lecture
Cyril Amiot, Béla Czuppon, Stéphanie Marc, Sylvère Santin, Anne-Juliette Vassort, Marie Vires
Le mercredi 23 novembre 2022 à 19h30
Hangar Théâtre/ENSAD
Autour de Valérian Guillaume – travail sur des extraits de Richard dans les étoiles, Et c’était quand même très bon et V6 par l’atelier amateur du Théâtre La Vignette
Acteur, metteur en scène et auteur, Valérian écrit des pièces qui ont pour point commun d’appréhender les phénomènes contemporains comme matière poétique.
Depuis 2014, il dirige la compagnie Désirades au sein de laquelle il met en scène ses écrits. Lauréat en 2018 du programme doctoral SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche) proposé par le Conservatoire national supérieur d’art dramatique et Paris Sciences Lettres, sa recherche-création consiste à explorer et à analyser les potentialités des graphies en train de se faire sur la scène. En tant qu’interprète, il joue plusieurs spectacles sous la direction de Bernard Sobel, Jean Bellorini, Rachid Ouramdane, de Mathilde Monnier et de François Olislaeger.
Récemment il a collaboré à la dramaturgie du spectacle « Les Oubliés » de Julie Bertin et de Jade Herbulot à la Comédie Française.
Par ailleurs, il contribue en tant qu’auteur et metteur en scène au spectacle « Faut profiter » de Zoé Lizot qui sera créé en février 2022 et sera l’auteur d’une pièce jeune public, « Cash-Casse – une histoire de l’argent », pour le collectif de marionnettes Label Brut (création 2023 de Jonhatan Heckel). Il écrit aussi pour la bande-dessinée (prix Jeunes Talents 2018 du Festival International d’Angoulême avec le dessinateur Thibault Le Page), le cinéma d’animation (avec les élèves de La Cambre) et pour la musique (paroles de chanson et écriture prochaine d’un livret d’opéra contemporain à La Chartreuse pour TOTEM(S) lors du Festival d’Avignon 2021). Il est l’auteur de la bande-dessinée « A l’Ombre des pins » parue en septembre 2022 chez Virages Graphiques. Il signera le texte de la prochaine création d’Olivier Martin-Salvan Peplum en 2023/2024. Son second roman sera publié aux Éditions de l’Olivier en 2023. Après trois créations « Désirades » (prix de la meilleure écriture théâtrale dans le cadre du festival étudiant Rideau Rouge organisé à Théâtre Ouvert à Paris) et « Eclipses » dans le cadre du festival Acte&Fac (Encouragements de la Commission nationale d’Aide à la création de textes dramatiques – Artcena CNT.), il créé son premier son spectacle, « La Course » à Bonlieu-Scène Nationale d’Annecy en 2019.
Il crée en avril 2022 au Nouveau théâtre de Montreuil « Capharnaüm poème théâtral », pièce performative pour 4 acteurs, incluant un processus d’écriture et d’improvisation en direct. Valérian Guillaume adaptera son premier roman « Nul si découvert » (paru en 2020 aux Éditions de l’Olivier) dans un monologue porté par Olivier Martin-Salvan et créé au Théâtre de la Cité Internationale à Paris, en avril 2023.
Valérian Guillaume est artiste en résidence de création et d’action artistique au Théâtre de la Cité Internationale à Paris, de 2022 à 2025.
Les dits de la mendiante d’Émilie Cousteix
Je suis absolument, rigoureusement, indécrottablement fascinée par les deuils impossibles. La Mendiante s’est imposée à moi avec sa litanie, souvent ésotérique, dont les motifs se nouent avec mon amour pour les paysages de la presqu’île guérandaise. Elle pleure inlassablement ses morts et répond à mes questions sempiternelles : de quelles absences sommes-nous prisonnier.e.s ? Qu’est-ce qu’un amour éprouvé au-delà de la mort ou de la disparition ? Ce texte, comme les autres, naît donc d’une hantise.
Les Dits de la Mendiante sont donc une exploration des discours familiaux en tant qu’ils constituent un héritage déterminant, et, sur un mode poétique, une matière prophétique. Ils rassemblent des discours entendus sur la folie et réinterprètent des non-dits perçus intuitivement dans l’enfance. Les rapports hommes-femmes y sont disséqués sur le mode d’une absence prégnante (absence pour l’autre, absence au monde) autour de laquelle la Mendiante tente de construire un récit fondateur. À la dernière-née de débrouiller ces injonctions et ses souvenirs…
Équipe de lecture
Elsa Agnès, Mathilde Jarry, Jean-Yann Verton
Le jeudi 24 novembre 2022 à 19h15
Théâtre La Vignette, scène conventionnée Université Paul-Valéry Montpellier 3
Autour d’Agathe Charnet – travail sur des extraits de Rien ne saurait me manquer par l’atelier amateur du Théâtre La Vignette
Agathe Charnet est née en 1991.
Elle grandit à Toulouse et vit entre Paris, la Normandie et la Corrèze. Elle est co-directrice artistique de la compagnie La Vie Grande basée au Havre.
Elle commence à écrire pour le théâtre en répondant à l’invitation d’Hakim Bah pour le Festival l’Univers des Mots de Conakry en 2017 où elle présente son premier texte Je suis Sorcière (mise en maquette Lucie Leclerc et Maya Ernest). Puis, en collaboration avec la metteuse en scène Maya Ernest et la Compagnie Avant l’Aube, elle écrit Rien ne saurait me manquer (mise en scène Maya Ernest, création au Théâtre du Train Bleu au Festival Off d’Avignon 2019), Tout sera différent (mise en scène Maya Ernest et Carla Azoulay Zerah, accompagnée par le Théâtre de l’Escapade, à Hénin-Beaumont et création à la Halle Ô Grains de Bayeux en 2021). Elle écrit Ceci est mon corps dont elle signe la mise en scène et qui est présentée au Festival d’Avignon au Théâtre du Train Bleu. La pièce est lauréate de la Bourse Beaumarchais-SACD en 2020, de l’aide à la création ARTCENA, finaliste du Comité de lecture du TQI et sélectionnée par le Comité de lecture de la Comité de Caen. Elle est publiée aux éditions l’Oeil du prince.
Elle écrit et co-dirige le spectacle de sortie des élèves de deuxième année du Studio de Formation Théâtrale en 2019 et 2020 au Théâtre de l’Opprimé. Ses textes sont accompagnés par le Collectif A Mots Découverts et ont été repérés par le Festival Auteurs Lecteurs Théâtre, le Festival Textes en Cours et la Revue la Récolte. En 2021, elle est associée au Théâtre de la Tête Noire à Saran et écrit à la Chartreuse Nuits de Juin commande de Patrice Douchet autour de l’adolescence.
Elle collabore en tant que dramaturge pour Un Sacre mis en scène par Lorraine de Sagazan (Compagnie La Brèche) et est lauréate d’Auteurs en Tandem 2022 avec ARTCENA.
Elle défend une écriture théâtrale axée dans un premier temps sur la récolte de parole et la recherche dramaturgique – à la frontière du journalisme et de la sociologie – puis en lien direct avec la mise en scène et le plateau pour créer une langue mouvante qui se (re)modèle constamment au plus près des artistes comme des sursauts du monde.
Agathe Charnet se définit comme une autrICE, engagée pour une autre représentation des genres et des sexualités dans les textes dramatiques contemporains.
Guerre et paix du paresseux de Charles Segard-Noirclère
Un matin, dans sa chambre-forêt, perchée sur son lit-arbre, Théam refuse d’aller à l’école : durant la nuit, elle a entendu des bruits étranges dans la chambre de maman. Un chef des armées «zétrangères» serait-il venu cette nuit? Ça faisait «crac-crac», «boum-boum», et d’autres bruits affreux ! Théam en est maintenant sûre : sa maman ne l’aime plus et veut la remplacer! La forêt, dont elle est la présidente, va disparaître ! Il y a urgence : avec ses ami.e.s, l’Oiselle Athéna, le Général Papillon et le pote Paresseux, elle décide d’entrer en guerre. Le plan: capturer maman à son retour du travail, et la faire changer d’avis! Bien sûr, chut! C’est top secret! Mais… qui vient sonner à la porte, si tôt ? Branle bas de combat !
Une enfance acculée par le monde : les informations stressantes, l’angoisse et la dislocation de la sphère familiale/du monde. Et face à cela, comment l’enfant défend son monde intérieur, ce qu’il aime, et peut changer celui – immense – dans lequel nous vivons ? C’est ce que représente le paresseux: il abrite sur lui tout un écosystème de papillons, d’organismes, qui vivent en symbiose avec lui et qui dépendent tous de lui. Théam, elle, est la présidente de la chambre-forêt de son imagination, élue par les êtres qui la peuplent, et qu’elle doit défendre. Car, au dehors, la forêt brûle, la sur-information a tué le chant discret des choses, les relations humaines se sont réduites à des invectives et à la violence. A l’absence aussi… Celle de la mère toujours fatiguée et qui ne joue plus avec elle, et celle du père qui a été dévoré dans une guerre, là-bas, dans le désert. Une lutte contre les déserts, oui : le désert des imaginations, le désert affectif, le désert qui grignote la forêt, le désert de la solitude et de la tristesse… Théam, c’est peut-être l’enfant d’aujourd’hui ou de demain, qui certes est victime de tout cela, mais qui décide ne pas rester pas les bras croisés. Elle quitte sa forêt pour la sauver, mais aussi pour sauver sa mère, et peut-être même – pourquoi pas – sauver le monde! Car le paresseux ne fait pas que protéger le petit écosystème qui vit sur lui, il participe aussi de la vie et de la survie d’un ensemble plus grand: celui de toute la forêt.
Alors, comment l’enfant-paresseux entre-t-il en guerre, mais aussi comment construit-il sa paix, son identité? C’est en cours…
Consoler les dragons de Hugo Titem-Delaveau
L’histoire nous raconte le parcours de Maël qui, retourné vivre chez sa mère, s’enferme dans sa chambre et n’en sort plus, même pas pour manger. C’est sa mère qui lui dépose des assiettes devant sa porte et tente par tous les moyens de le faire sortir. Mais dans la chambre Maël n’est pas seul, il y a avec lui un dragon. On ne sait pas si ce dragon protège Maël ou s’il l’a fait prisonnier. Le temps va passer et on va découvrir comment Maël, son dragon et sa mère évoluent avec cet enfermement volontaire. Comment chacun.e vit désormais avec ça. Maël finira aussi par recevoir la visite d’une guerrière sortie d’un autre temps, peut-être d’un autre monde, sorte de quête allégorique créée par Maël qui va chercher du courage à l’intérieur de lui pour enfin sortir de cette chambre, et s’en sortir. Mais y arrivera t-il? Et comment en sera t-il transformé?
Équipe de lecture
Hélène De Bissy, Lucile Chikitou , Benjamin Duc, Agathe Heidelberger, Dag Jeanneret
Le vendredi 25 novembre 2022 à 11h, 18h & 19h30
Hangar Théâtre/ENSAD & La baignoire, lieu des écritures contemporaines à Montpellier
À la Baignoire | Rencontre professionnelle
11h – L’édition et la diffusion de textes dramatiques
Au Hangar Théâtre | Rencontre
18h00 – Être auteur(trice) à notre époque, questionnements contemporains et regards sur le monde
À 19h30 au Hangar Théâtre/ENSAD
Retour à X de Marine Bedon
À trente-six ans, une femme revient sur les traces de son enfance en s’installant là où elle est née et a grandi, et avant elle ses parents, paysans de la montagne. Au plaisir de retrouver le paysage familier, le délice des souvenirs qui jonchent le chemin, se mêlent les doutes : pourquoi être revenue ? Et puis, il y a cette boîte rouge que sa mère aime ouvrir, et qui retient les photographies. Délivrées, celles-ci se mettent à habiter le présent, à le hanter. Nombre des femmes photographiées ont perdu le sourire. Pourquoi ? Et si la tristesse pouvait se transmettre ? De mère en fille ?
La pièce pose la question de la transmission : celle de l’attachement à une terre, et celle des secrets.
Les princes des villes de Jeanne Lazar
J’ai grandi dans une petite ville en Haute- Saône, une ville déshéritée de la France périurbaine où l’évasion, la liberté qu’offre les chansons de Balavoine, Gall ou Goldman a été fondatrice pour moi.
Dalida, France Gall ou encore Mylène Farmer font partie de notre histoire intime, c’est un peu comme s’ils étaient de notre famille et écrivaient des chansons pour nous accompagner à chaque moment de l’existence.
Ni écrivains ni historiens, ils sont les témoins sensibles et joyeux de l’évolution de la société à travers leurs chansons (comme Jean- Jacques Goldman), mais aussi acteurs des changements sociaux (comme Daniel Balavoine par exemple engagé politiquement pour la jeunesse contre le racisme, la famine en Éthiopie). Aujourd’hui alors que nous sommes si loin les uns des autres, que les inégalités n’ont jamais été aussi fortes entre territoires, entre individus, j’aimerais écrire un spectacle exigeant et sensible qui rassemble. Chacun.e a une histoire d’amour, un souvenir lié à une chanson pop. Laissez-moi danser est de tous les mariages, les anniversaires. C’est cette vitalité dont j’aimerais parler et qui fait de ces icônes des repères positifs qui, même si elles s’inscrivent totalement dans leur époque et en dessinent les contours, les paradoxes, traversent le temps.
Équipe de lecture
Ludivine Bluche, Mélissa Broutin, Julie Méjean, Frédéric Roudier, Sylvère Santin, Jules Tricard
Le samedi 26 novembre 2022 à 11h, 15h & 19h30
Hangar Théâtre/ENSAD & La baignoire, lieu des écritures contemporaines à Montpellier
À la Baignoire | Rencontre professionnelle
11h – Égalité HF dans l’écriture dramatique, quelle place pour les femmes dans l’écriture contemporaine ?
Au Hangar Théâtre | Rencontre professionnelle
15h30 – Les écritures et le théâtre contemporains dans le parcours scolaire : enjeux éducatifs et théâtraux.
À 19h30 au Hangar Théâtre/ENSAD
Atlantides de Joey Elmaleh
Atlantides est un projet de texte né d’une hypothèse historique.
Au crépuscule des années 1920, le projet Atlantropa fut imaginé par H.Sörgel. Il propose un titanesque projet architectural qui permettra d’assécher la Méditerranée et de faciliter l’expansion de l’Europe vers les colonies africaines. Le projet est archivé faute d’avoir convaincu l’intelligentsia nazi.
Mais que serait-il arrivé si la mer avait été retirée ?
Cette question, science-fictionnelle, raisonne au diapason des préoccupations écologiques de notre ère et m’a amené à imaginer – comme point de départ eschatologique – le retrait de l’océan. Partout, la mer serait en allée.
Agnès Varda raconte que si on nous ouvrait on trouverait des paysages, elle, ce serait des plages. Je ne pourrais pas mieux dire mon rapport au littoral, à l’océan.
Pour quelqu’un qui a grandi en bord de mer, le sentiment de l’océan qui manque est difficile à dire.
Il vient recouper toutes les nostalgies et les absorbe. Tout ce qui nous manque est dans la mer.
L’histoire d’Atlantides débute en Méditerranée alors que Ganym parcours ce qui fut la mer. Il tombe nez à nez avec un cadavre, au moment ou la mort, imitant la mer, se retire. Mais le mort se réveille, sans voix…
Se tisse entre eux, au fil d’un monologue en vers libres, un lien magique d’amour et de désir, d’une intensité gémellaire.
Les personnages, livrés à l’errance, dans ce monde qu’ils ne reconnaissent plus, cherchent à travers les souvenirs du mort et les histoires qui le composent, comment continuer à éprouver.
Lichka, ville d’amour de Nicolas Girard-Michelotti
Quand, à Lichka, en Europe, Théo avoue un soir ses sentiments à Ludmila, la pluie se change en neige. Pour une année, la ville s’endort sous un sortilège d’hiver : la neige ne fond pas, et les couples se font et se défont, tandis que, dans la nuit, les garçons aux traits noirs font planer leur menace.
Chevaleresses de Nolwenn Le Doth
Il y a le grand-frère. Et la petite sœur.
C’est une histoire de famille. A la fois particulière. Et terriblement banale. C’est l’histoire d’un inceste. Une histoire de lignée et de tout ce qui recommence. Une histoire de société aussi et de tout ce qui recommence.
La bouche s’ouvre, le silence éclate, la parole s’impose nécessaire. Et elle jaillit pour raconter : Le combat d’une Chevaleresse, Les rouages d’une mécanique traumatique, L’urgence de sortir du tabou. Raconter tout ce qui nous dépasse. Et tout ce qu’on peut dépasser.
C’est l’histoire de ce dont on est capable. Se relever. Être libre.
« C’est mon parcours : celui d’une petite fille, d’une adolescence, d’une femme. C’est une autofiction : je me sers du réel et je le transforme, je le transcende. Je m’imagine Chevaleresse. Cette Chevaleresse traverse les âges en croyant devoir consacrer sa vie à une quête d’absolu, une quête presque métaphysique, en héroïne de sa famille et de l’Humanité. Cette descendante du Roi Arthur décide de se mettre à raconter, partager ses aventures. Au fur et à mesure du récit de sa quête, elle se dépouille de son armure, couche après couche. Elle finira peut-être par remettre son épée, sorte d’Excalibur, dans la pierre. Pour ce tout premier texte, il fallait trouver le décalage qui allait permettre à cette parole d’être porteuse de justice et d’espoir. Aller à la recherche d’une théâtralité grinçante et poétique. C’est un puzzle. Il y a le “légendaire” de l’enfance, il y a la bête, il y a le parcours judiciaire, et il y les jeux télévisés sur fond de Pop Culture. Il a fallu imaginer un montage entre ces différentes écritures et ces différentes temporalités pour les faire résonner l’une l’autre. Trouver l’équilibre. Ainsi révéler toute la complexité de ces histoires. J’espère ce texte ouvert et plein d’espoir. Je le veux généreux et vivant. Une parole tournée vers l’avenir. » (Nolwenn Le Doth)
Équipe de lecture
Antoine Baillet-Devallez, Lou Barriol, Romain Debouchaud, Isabelle Ernoult, Jonathan Mallard
La soirée du samedi 26 novembre se terminera par une boom d’anniversaire à l’occasion des 10 ans du festival Texte En Cours.